Infatigable icône du Somaliland, la chanteuse Sahra Halgan a connu la guerre et l’exil. Son parcours et ses convictions portent des chansons irriguées par les traditions musicales de la Corne de l’Afrique et une irrésistible énergie rock.
C’est un parcours marqué par la ténacité et la conviction sans faille qui a fait de la musique son langage, son arme et son armure la plus fidèle, un plaisir partagé et un bâton de croisade : l’histoire de Sahra Halgan rencontre celle de la Somalie et plus précisément celle de cet ancien protectorat britannique au nord du pays, le Somaliland. C’est là qu’elle grandit et se consacre au chant et à la musique, dans une communauté où ces activités ne sont pas vraiment ouvertes aux filles. Mais elle s’obstine, et quand la guerre civile connaît ses derniers et violents soubresauts, elle s’engage comme infirmière et, sur le front, chante pour encourager les combattants. À 16 ans, elle gagne déjà le cœur d’un peuple qui ne l’oubliera pas, même au fil des vingt-cinq années de son exil français. En 1991, le Somaliland déclare son indépendance, mais la jeune femme se réfugie à Lyon. Après être restée trop longtemps éloignée de la musique, elle revient à ses amours et enregistre notamment deux albums avec des musiciens locaux, en 2012 et en 2019 : une musique explosive, inspirée par les sonorités du rock des années 1970 et les traditions de la Corne de l’Afrique. Son répertoire associe compositions originales, morceaux traditionnels et chansons issues de l’âge d’or des scènes somaliennes. Des rythmes lancinants qui rappellent parfois le blues du désert, portés par un chant hypnotique, combinant voix de gorge et ornementations orientales.
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