C’est aujourd’hui l’une des grandes interprètes de ce répertoire classique du monde musulman de la Méditerranée, fondé sur une haute tradition poétique et musicale que les artistes réunis au sein de l’Orchestre arabo-andalou de l’Anjou vont pouvoir approfondir encore grâce à cette rencontre exceptionnelle.
Elle vit en France depuis trente ans mais c’est bien à Alger, sa ville natale, qu’elle a étudié le chant et la kuitra, cette variante algérienne du oud, qui se joue traditionnellement avec un plectre en plume d’aigle. Au fil des années, Beihdja Rahal a abordé puis enregistré chacune des douze noubas du répertoire algérois, avec un soin et un souci d’authenticité qui ont été unanimement salués. Le genre demande respect de la tradition, pureté du son et une virtuosité de bon aloi. Beihdja Rahal y ajoute une chaleur, une émotion palpable, et une écoute de ses partenaires instrumentistes qui fonde l’interprétation non sur une succession de solos mais sur une attention réciproque de chaque instant. C’est donc une expérience passionnante qui s’annonce pour la trentaine de musiciens et chanteurs de l’Orchestre arabo-andalou de l’Anjou, collectif récemment fondé et dirigé par Ramzi Aburedwan. Ces artistes de tous âges, unis par leur passion pour les musiques du Moyen-Orient, de l’Europe orientale et du Maghreb, auront pu travailler en profondeur avec Beihdja Rahal ces thématiques de l’amour courtois et de l’amour profane, de la beauté de la nature et des jardins, qui sont parmi les plus prégnantes dans ce magnifique répertoire poétique et musical.
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