Quatre chanteuses d’exception effacent les frontières du Sahara, en célébrant un héritage commun, des traditions musicales et une culture féminine. Souad Asla (Algérie), Noura Mint Seymali (Mauritanie), Dighya Mohammed Salem (Sahara occidental) et Malika Zarra (Maroc) sont réunies autour d’un répertoire d’une grande richesse.
C’est un tour de force inspirant que propose Sahariennes : la rencontre sur scène de quatre chanteuses emblématiques d’une région en proie aux divisions et aux remous de l’histoire. Chacune d’elles incarne des cultures (anciennes et contemporaines) et porte des compositions originales mais aussi des chansons traditionnelles évoquant la fête, le mariage, des récits ancestraux ou des épreuves de la vie. Traditions profanes ou sacrées, héritages berbère, touareg ou gnawa se parlent à cœur ouvert et dessinent les frontières d’un territoire commun en créant des formes nouvelles. Souad Asla puise dans le patrimoine musical algérien et les fusions modernes pour inventer un langage personnel. Noura Mint Seymali, la chanteuse la plus populaire de Mauritanie, est issue d’une famille de griots et joue de l’arsine, une variation de la kora. Dighya Mohammed Salem actualise le répertoire musical sahraoui tandis que Malika Zarra mêle les musiques marocaines à la soul et au jazz. Si le dialogue était évident et les héritages partagés, il a fallu un travail patient sur les arrangements et les différents accords des instruments traditionnels, dont s’est acquitté le musicien anglais Piers Faccini, directeur artistique du spectacle. En proposant une lecture féminine de l’histoire culturelle de la région, Sahariennes bouscule les clichés en une célébration étourdissante et festive.
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REVUE DE PRESSE
"Elles subliment ensemble les héritages qui font du Sahara un terrain culturel d’une foisonnante richesse, loin des images toutes faites comme des lignes de conflit." Nova
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