La compagnie malgache Rasoalalao Kavia présente le hira gasy, ancienne tradition de théâtre musical originaire des plateaux centraux de l’île, forme d’expression populaire associant musique, chant, danse, art oratoire et mime.
Sur les hauts-plateaux qui dominent le centre de Madagascar se perpétue le hira gasy, littéralement « chant malgache », une forme d’expression originale associant instruments, chant, danse, mime et un art oratoire très particulier, le kabary (discours traditionnel précisément codifié dont il existe une version pour chaque grande étape de la vie). Souvent qualifié d’opéra des champs, le hira gasy usité dans le milieu de la paysannerie remontant au XVIIIe siècle, pratiqué par des familles d’artistes-paysans qui se produisent lors de rites, de fêtes et de foires, jusque dans les quartiers pauvres de la capitale Antananarivo. Chaque joute – car il s’agit aussi d’une forme de compétition – se compose d’un nombre bien précis de discours, de poèmes chantés, d’acrobaties guerrières, de polkas et de quadrilles, dessinant un spectacle influencé par l’Europe, dans la composition instrumentale de l’orchestre et les rythmes de danse notamment, mais réunissant des traditions bien antérieures à la colonisation. Une belle illustration du métissage culturel de Madagascar, dont la troupe familiale Rasoalalao Kavia est l’une des héritières les plus populaires. Originaire du village d’Ampahimanga, dans la province d’Antananarivo, elle se produit très rarement hors de Madagascar.
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