Sowal signifie « question » en persan, diabi « réponse » en bambara. C’est dire toute l’originalité de ce projet qui associe chanteurs et musiciens, iraniens, kurdes, afghans, maliens et le groupe d’éthio-jazz français Arat Kilo. Une incroyable rencontre.
Des musiciens aux horizons et aux pratiques apparemment très dissemblables peuvent-ils inventer ensemble quelque chose de neuf et de vraiment partagé ? La question avait été posée à Bruxelles lors d’un événement pluridisciplinaire et transculturel qui s’appelait déjà « De Kaboul à Bamako ». Question non pas académique mais bien vivante puisqu’elle s’est traduite par une première rencontre musicale, transformée en concert au festival de Venise. C’est ce programme qui, depuis lors, a conquis de nombreux publics en Europe, continent d’accueil pour tant d’artistes. Chacun est venu avec sa tradition vocale et ses instruments. Pour chaque titre, un chemin s’est créé passant par exemple d’une ébauche soumise par l’un des musiciens du groupe Arat Kilo, adressé au târ de l’Iranienne Sogol Mirzaei, puis au saz du Kurde Ruşan Filiztek, aux tablas de l’Afghan Siar Hashimi pour se réaliser dans les voix de la Malienne Mamani Keita et de la Persane Aïda Nosrat. Le chant de la griotte de Bamako et celui de la concertiste de Téhéran se trouvent ainsi d’étranges affinités. La plupart de ces musiciens ont connu ou vivent l’exil, physique ou culturel. Et savent qu’on ne peut vraiment être soi-même qu’en étant un peu autre.
--------
REVUE DE PRESSE
"Ensemble, ils refont le monde, sur une route imaginaire jonchée de rêves échoués et d'espoir en partance" Télérama
--------