[ VERSION CONCERT ]
Inspiré d’un épisode du poème épique de L’Arioste, Orlando Furioso (1516), Alcina a été créé à Londres en 1735. C’est un opéra de la désillusion et de la renaissance, où Haendel explore les mouvements du cœur avec une virtuosité à couper le souffle.
Alcina partage avec La Tempête de William Shakespeare une même île peuplée de sortilèges. Mais la magie d’Alcina transforme en rochers ou en bêtes sauvages les hommes qu’elle séduit et retient captifs. Son pouvoir lui échappe cependant lorsqu’elle tombe amoureuse de Ruggiero, dont le bateau a fait naufrage, et que sa fiancée Bradamante vient délivrer.
À l’instar de nombreuses héroïnes, dont la princesse Turandot, Alcina voit tomber son masque et révèle une fragilité, son lamento marquant l’un des sommets du genre. C’est une figure tragique qui exprime dans de sublimes arias son cheminement, de la fureur à un renoncement apaisé. Les désordres amoureux des autres protagonistes prolongent les affres de cette femme blessée ; sa sœur Morgana traverse une semblable désillusion en s’éprenant de Bradamante, travestie en homme pour venir chercher celui qu’elle aime, dans une confusion évoquant le théâtre de Marivaux. Le rôle de Ruggiero est lui-même interprété par une femme. Tout un jeu particulièrement troublant de métamorphoses reflète l’évolution intérieure de l’enchanteresse. L’effondrement de son monde autoritaire, submergé par les eaux, et la délivrance des prisonniers, conduit à une fin lumineuse : celle d’une humanité retrouvée.
--------
REVUE DE PRESSE
"Le public émerveillé venu en grand nombre ovationne longuement chanteurs et musiciens." Olyrix
"Nuit magique à la Cité des Congrès de Nantes" Première Loge