Rendant hommage au cinéma muet, Pablo Berger transpose avec brio Blanche-Neige, le conte des frères Grimm, dans l’Andalousie des années 20. Sur une musique symphonique habitée d’Alfonso de Vilallonga et avec la présence d’authentiques musiciens de flamenco.
Dans Blancanieves, l’orpheline est recueillie par des nains toreros, tout droit sortis de Freaks de Tod Browning. Elle va se muer en magnifique torera jouant des banderilles au cœur des arènes de Séville. La narration de ce film muet en noir et blanc semble obéir à des codes anciens mais sa photographie est d’une modernité époustouflante. La musique n’est pas additionnelle comme dans les années 1920, mais parfaitement intégrée à l’action, émanation de l’image plutôt que du montage. C’est qu’elle est signée d’Alfonso Villalonga, étonnant personnage de comédien, chanteur populaire et compositeur qui, avant et après une incursion à Hollywood pour le Transsibérien de Brad Anderson, a livré plusieurs partitions pour les films de la cinéaste Isabel Coixet, catalane comme lui. L’ambiance andalouse est ici parfaitement suggérée, avec l’intégration d’une chanteuse et de trois musiciens de flamenco qui feront le voyage jusqu’à Nantes pour rejoindre l’Orchestre National des Pays de la Loire et s’associer à cette étonnante symphonie cinématographique laissant aux instruments le soin de parler pour les personnages.
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REVUE DE PRESSE
« À l’évidence, Blancanieves s’impose comme l’adaptation la plus originale et la plus belle. Le film est nommé 18 fois au Goya, équivalents espagnols des Césars. » La Croix