Ce voyage musical dans la Perse immémoriale est aussi une initiation spirituelle. Au passage, la famille Chemirani nous propose, avec le flûtiste Sylvain Barou, quelques jolies incursions dans d’autres univers musicaux.
Dans la famille Chemirani, on connaît Keyvan, virtuose du zarb et des percussions, et Bijan, expert du luth saz et aussi percussionniste. Avec leur père, ils ont formé un trio très renommé. On connaît moins leur sœur Maryam, chanteuse mais également infirmière, d’abord en Inde sur les pas de mère Teresa, puis dans les Alpes-de- Haute-Provence... Tournée vers les autres et fort occupée en ces temps troublés, elle a pourtant décidé de revenir à la chanson, sous l’impulsion de Keyvan qui a imaginé ce programme pour elle et pour sa voix « chaude et profondément généreuse ». Sans oublier leur frère de musique, l’incroyable flûtiste Sylvain Barou, qui joue aussi bien les instruments orientaux qu’occidentaux, flûte indienne, ney ou celtique, ou encore hautbois duduk. À la croisée des musiques iraniennes, indiennes et irlandaises, ils ont enregistré un album nommé Hâl (prononcer « Hol ») et sous- titré « ballades amoureuses », car tous les textes, qu’ils soient chantés en anglais ou en persan, sont des poèmes d'amour.
« Ma route est sur le chemin qu’a emprunté mon cœur », disait le poète Saadi. Ce voyage constitué de compositions et de quelques morceaux traditionnels réarrangés (irlandais, turcs, persans) est aussi une balade amoureuse, suivant la philosophie des mystiques persans, mettant l’amour en exergue comme philosophie de vie.