Auteur, metteur en scène et musicien, David Lescot est d’abord un homme de théâtre et a pour habitude de monter ses propres spectacles. Mais la musique y tient toujours une grande place, d’où sa collaboration avec des maisons d’opéra depuis une dizaine d’années. Après les compositions de Stravinsky, Haydn, Mozart, et quelques compositeurs contemporains, il s’attaque donc à L’Élixir d’amour de Donizetti, son premier opéra bel cantiste.
Selon lui, dans ce genre où l’intrigue est légère, c’est surtout aux détails, aux contrastes qu’il faut accorder de l’importance. Par exemple, il voit dans la fin de l’acte 1 une sorte de danse macabre, assez proche des tableaux de la Renaissance. C’est d’ailleurs à une mise en scène très visuelle qu’il faut s’attendre.
Comme toujours, David Lescot part de l’œuvre et l’amène dans un univers qui l’attire. Ici, il situe l’intrigue dans une ferme qui évoque le monde gitan. Encore une fois, le metteur en scène joue sur les contrastes : si la ferme est archaïque, cela n’empêche pas la présence d’éléments modernes comme des téléphones portables. Il souhaite aussi des relations exacerbées entre les personnages. On s’amuse, on rit, mais au moindre problème, la situation peut devenir dangereuse.
Portrait réalisé par Charlotte Landru-Chandès (2022)