Une œuvre crépusculaire et intime, traversée d’une foi naïve, tantôt sereine, tantôt éperdue.
C’est l’une des rares créations de Rossini dans la deuxième moitié de sa vie. Elle date de 1864, quatre ans avant sa mort. Cette messe n’a en vérité rien de solennel et a été conçue pour une exécution en privé plutôt qu’à l’église : pas de grand chœur mais une formation de chambre, et un accompagnement réduit au piano et à l’harmonium. Cette inspiration intimiste n’exclut nullement une réalisation scénique, ce dont Jos Houben et Emily Wilson nous livrent une brillante démonstration. Leur création nous fait vivre comme une passion issue du quotidien, mais non sans clins d’œil, la narration symbolique qui sous-tend l’inspiration diverse et changeante du compositeur. Un tour de force qui est aussi celui des artistes du Chœur de chambre Mélisme(s) et de leur directeur musical Gildas Pungier.