C’est une voix très rare : contre-ténor, chantant au-delà du registre de ténor, et même sopraniste, se rapprochant donc, par la tessiture et la couleur, de celles des sopranos féminins. Après les avoir développés, enfant, au sein d’une maîtrise, Théo Imart a continué de travailler ses aigus et de se mouvoir naturellement, après la mue, dans ces hautes sphères de la voix humaine. Son répertoire ? À l’opéra, il est immense et plutôt du genre héroïque. Les rôles qu’on donnait à des castrats au XVIIIe siècle lui conviennent parfaitement. Mozart lui a offert ses premiers rôles : Idamante dans Idomeneo, Ramiro dans La Finta Giardiniera, ce dernier avec les Arts Florissants et sous la direction de William Christie qui s’est très tôt intéressé à sa voix.
Une voix particulièrement mise en valeur dans les grandes pages d’inspiration religieuses de Pergolèse ou de Vivaldi. D’autres répertoires, plus proches de nous dans le temps, ont permis à Théo Imart d’exprimer son affinité pour des personnages nimbés de grâce et de poésie, comme ces bergers qui traversent la scène dans les opéras de Wagner ou de Puccini. Aborder un rôle d’enfant, celui de Marc, le héros de La Vieille Maison, est pour lui un passionnant défi, celui d’un retour aux sources qui lui permettra, en fait, de franchir un nouveau pas dans son métier d’interprète.